ZOOM SUR LA CULTURE DE LA PATATE DOUCE

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ZOOM SUR LA CULTURE DE LA PATATE DOUCE

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La patate douce (Ipomoea batatas) fait partie de la famille des convolvulacées selon la recherche. Sous terre, elle produit des racines de réserve et non des tubercules comme la pomme de terre. Toutes les parties de plante de patate douce peuvent être utilisés. La patate douce est consommée bouillie, cuite à la vapeur ou frite. Mais elle peut être transformée en nombreux produits différents, notamment en pain, biscuits et en jus. En surface, la partie aérienne de patate douce est composée de feuilles et de tiges. Les plus jeunes feuilles de patate douce peuvent être consommées comme légume-feuilles. Les tiges sont coupées en «boutures» de 20-30 cm et plantées pour la prochaine récolte de patate douce. Elles constituent également un excellent complément alimentaire pour les animaux laitiers et les porcs. Les vaches laitières produisent du lait qui peut être converti en beurre, une autre source riche en vitamine A. Les tiges et les racines hachées de patate douce peuvent être combinées avec de la mélasse ou d’autres résidus de récolte et fermentées pour en faire de l’ensilage. L’ensilage peut être stocké pendant des mois, fournissant des aliments pour le bétail pendant la saison sèche.

Au Togo, la patate douce se cultive un peu partout mais la région Maritime est la plus grande productrice (ITRA, 2008). Cultivée sous diverses variétés, cette espèce, occupe plus de 5% de la surface agricole totale du pays et est notamment cultivée dans 35 des 39 préfectures que comptent le Togo, constituant ainsi la base d’importantes chaînes de valeurs agro-alimentaires. Cette spéculation est flexible. En effet, elle ne nécessite pas des conditions climatiques spécifiques et beaucoup de moyens financiers. Son cycle de production est court, et varie de 3 à 6 mois selon la variété. Au Sud Togo, les plantations peuvent se faire durant les deux saisons respectivement en Mai et en Août.

L’itinéraire technique de production de la patate douce est résumé comme suit :

Variétés cultivées

La patate douce est cultivée sous diverses variétés. Il s’agit :

Des variétés locales : cycle long (plus de 120 jours), peu productives mais se conservent mieux. Djétédjin, Djétéhé, Kpédévikan, Afagnan ;

Des variétés améliorées : cycle plus court (90 jours), productives, la plupart présentent une chair jaune à orange et sont nutritives : Apomuden (Carrote), Nane, Agbézoumékan (Koklozi).

Sols adaptés à la culture de la patate douce

La culture de la patate douce est possible sur des types variés de sols mais les sols argilo-sableux à sablo-limoneux bien drainés et modérément profonds. La préparation du sol s’effectue par un labour profond suivi d’un billonnage. Hauteur de billons : 50-60 cm. La plantation en buttes réduit la densité et donc la production.

La plantation de la patate douce

La plantation s’effectue par bouturage de tiges. Les écartements recommandés par la recherche sont de : distance entre billons : 80 à 100 cm ; distance entre plants sur le billon : 30 à 50 cm. Bouture idéale : environ 25 à 30 cm de long soit de 4 à 6 nœuds et dont l’âge est compris entre 6 à 8 semaines. Densité de la plantation : 20000 à 25000 plants/ha. La plantation en buttes aussi utilisée réduit la densité et donc la production. Pour garder la bonne densité, planter trois boutures tout autour de la butte.

Multiplication des boutures : Elle se fait au moins deux mois avant la plantation en pépinière au champ sous tunnel sous arrosage ou irrigation.

Entretiens culturaux

Fumure minérale : besoins en engrais faibles et dépendent de la variété et de la fertilité du sol. L’application de 100 kg/ha de NPK 15-15-15 en localisé sur les billons est recommandés un mois après plantation.

Fumure de fond : compost à enfouir pendant la préparation du sol (10-20t/ha, si possible). Le fumier mal décomposé peut être source de maladies.

Désherbage : Deux sarclages sont nécessaires ; le premier est réalisé 3 à 4 semaines après plantation au cours duquel la taille des billons est réajustée.

Besoin en eau : Au moins 600 mm par cycle en pluvieux ou sous irrigation avec une quantité élevée aux premiers stades d’installation de la plante.

Récolte

Récolter dès jaunissement des feuilles, suivi d’un fanage. Eviter de blesser les tubercules à la récolte. Les tubercules de petits calibres peuvent être enfouis pour la production de boutures de la campagne suivante. Une période de ressuyage de deux à trois jours à l’air ambiant est nécessaire avant stockage.

Stockage

En fosse aménagée : trous recouverts d’une couche de paille, y déposer les tubercules puis fermer avec de la terre et laisser un petit tunnel vertical d’aération. Durée de conservation : 2 à 3 mois. Dans la sciure de bois humide si disponible.

Transformation : En farine, couscous, croquettes, frite, jus et ragout

Activités de Recherche Développement du Centre de Recherche Agronomique du Littoral (CRAL): des travaux d’amélioration variétale de la patate douce au Togo.

L’ITRA a initié un programme de sélection de création des variétés de patate douce nutritives et productives. Une collection vivante de 80 accessions de patate douce est mise en place à la Station de Recherche Agronomique de Davié pour les besoins de la recherche développement. Ce programme se fixe comme objectif principal d’accroître la production de la patate douce à travers :

  • la sélection et la création des variétés à haut rendement, adaptées aux différentes zones agroécologiques et résistantes aux insectes (charançon et foreurs) et aux maladies (viroses, nématodes et pourriture des racines tubéreuses etc…), de bonne qualité (teneur en matière sèche et en bêta carotène élevée, faible teneur en sucre) à partir des cultivars locaux préférés des producteurs et des consommateurs togolais ;
  • l’amélioration des techniques culturales qui permettra d’accroître la productivité dans les différents systèmes de culture ;
  • le renforcement des capacités des acteurs et des liens entre la recherche et le développement pour une meilleure valorisation des techniques disponibles afin d’assurer des revenus et contribuer à l’alimentation des populations.

Les principales activités de recherche développement mise en œuvre s’inscrivent dans les domaines de l’amélioration variétale, l’agronomie et la défense des cultures.

  1. Collecte, caractérisation et évaluation des performances agronomiques et phytosanitaires des cultivars de patate douce
  • Sélection des variétés pour la tolérance et ou la résistance à la virose et au charançon au sein du germoplasme de la patate douce
  1. Caractérisation des systèmes de culture de la patate douce, identification des contraintes majeures liées à la production, à la gestion de la diversité et les caractères variétaux préférés des producteurs

4. Appui à l’intensification de la production et à la transformation de la patate douce au Togo : formation des producteurs sur les techniques de multiplication rapide des boutures saines et de conservation des racines tubéreuses de patate douce.

5. Actions de recherche développement en vue de la promotion de la filière patate douce.

Les perspectives de recherche développement d’avenir sont les suivants :

  • Poursuite du maintien et caractérisation moléculaires du germoplasme de patate douce du Togo et leurs évaluations pour les caractères d’intérêts des producteurs,
  • conduite d’essais variétaux avec les cultivars intéressants du point de vue de la productivité et de l’acceptabilité,
  • conduite des essais multilocaux en stations (Mother trials) et en milieux paysans (Baby trials),
  • Evaluation, multiplication et dissémination des variétés de patate douce à chair orange (PDCO) en milieu paysan au Togo,
  • Aménagement et mise en place d’une parcelle de multiplication des semences de base des variétés performantes sélectionnées à Davié et à Ativémé en vue de satisfaire les besoins des producteurs et des multiplicateurs primaires en semences commerciales,
  • mise en place d’un système semencier formel bien organisé de multiplication et de certification des boutures saines de patate douce,
  • amélioration des pratiques de culture, de transformation et de conservation de la patate douce,
  • le contrôle et la gestion de l’expansion des maladies, qu’elles soient transmise par les insectes et/ou par des boutures de patate douce infectées,
  • promotion des systèmes commerciaux de semences de patate douce bien organisés pouvant fournir le matériel de plantation appropriés tout au long de l’année,
  • développer des marchés formels pour les variétés performantes, grâce à la participation des producteurs à la chaîne de valeur,
  • renforcement des capacités productives des producteurs de patate douce (formation sur l’itinéraire technique optimisant les rendements, les techniques de multiplication rapide telles que la multiplication sous tunnel, technique Triple S, multiplication au champ et en pots),
  • Aménagement, mise en place et suivi des parcelles de multiplication communautaires au profit des producteurs cibles,
  • la formation des transformatrices sur les techniques de transformation de la PDCO (recettes traditionnelles et les préparations plus élaborées),
  • mise en place des marchés structurés et des programmes d’alimentation scolaire à base de la PDCO, et enfin,
  • La coordination nationale des acteurs de la chaîne de production et de post-production de la patate douce.

Pour toutes informations utiles veillez prendre attache avec monsieur Gmakouba Tighankoumi, Ingénieur et Ph.D. en Génétique et Amélioration des Plantes, Sélectionneur des Plantes à Racines et Tubercules à ITRA.

Email: [email protected]/ [email protected]

Contacts: 00228 90 85 25 56/ 00228 98 22 56 16

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