Clôture du PARIIS : un bilan riche d’enseignements pour l’avenir de l’irrigation au Sahel

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Clôture du PARIIS : un bilan riche d’enseignements pour l’avenir de l’irrigation au Sahel

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Lomé, la capitale du Togo, a accueilli ce 10 juin 2025 un atelier régional de restitution des rapports d’achèvement et de capitalisation des acquis du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS). Cette rencontre majeure a rassemblé les principaux acteurs du développement agricole irrigué au Sahel autour d’un objectif commun : tirer les leçons d’un projet pionnier pour mieux préparer l’avenir.

Le PARIIS est né de la volonté des États sahéliens, avec l’appui de la Banque mondiale et d’autres partenaires techniques et financiers, de relever les défis de l’insécurité alimentaire et de la vulnérabilité climatique. Il s’inscrit dans la continuité de la Déclaration de Dakar de 2013, qui posait les bases d’une nouvelle ambition pour l’agriculture irriguée au Sahel. Pendant six ans, le projet a mobilisé experts, collectivités, producteurs, chercheurs et institutions autour d’un objectif central : renforcer l’irrigation comme levier de souveraineté alimentaire.

Dans son discours d’ouverture, le Dr Abdoulaye Mohamadou, Directeur général de l’INSAH/CILSS, a salué les résultats significatifs obtenus grâce à la mise en œuvre concertée du PARIIS. Parmi les principaux acquis : llus de 15 000 hectares de périmètres aménagés ou réhabilités ; près de 190 000 bénéficiaires directs, dont 30 % de femmes ; un portefeuille de projets bancables pour 76 000 ha supplémentaires ; 15 solutions d’irrigation documentées et partagées ; 74 000 personnes formées sur des thématiques liées à l’irrigation ; 34 plateformes multi-acteurs mises en place, ainsi que 363 entités locales renforcées pour la gestion des ressources en eau.

« Nous devons nous convaincre, avec nos partenaires, de l’impérieuse nécessité de repositionner l’irrigation parmi nos priorités », a insisté Dr Mohamadou, appelant à des investissements massifs et structurants dans le secteur.

Dr Abdoulaye Mohamadou a conclu son allocution en remerciant les autorités togolaises pour leur accueil, les États membres pour leur confiance, et les partenaires techniques et financiers pour leur appui constant. Il a invité tous les acteurs à poursuivre ensemble l’effort engagé, afin que l’eau, ressource précieuse du Sahel, devienne le moteur de la sécurité, de l’emploi et du développement durable.

Plus qu’un projet ponctuel, le PARIIS a permis de jeter les bases d’un changement structurel dans la manière dont l’irrigation est pensée et mise en œuvre dans la région. À l’issue de cette rencontre, une nouvelle dynamique est enclenchée, notamment à travers le programme régional en cours de formulation : Développement, Résilience et Valorisation de l’Eau en Afrique de l’Ouest (DREVE).

Pour Frédéric Dabiré, Coordonnateur régional du PARIIS au sein du CILSS, les résultats obtenus à travers la mise en œuvre du PARIIS ouvrent la voie à une deuxième phase du projet, désormais intégrée au programme DREVE.

Monsieur Frédéric Dabiré a laissé entendre que le Togo figure parmi les pays pressentis pour intégrer la nouvelle phase du programme. « Des discussions sont actuellement en cours avec les autorités togolaises et les partenaires financiers », a-t-il précisé.

Ce nouveau programme vise non seulement à consolider les acquis du PARIIS, mais aussi
à intégrer de nouvelles dimensions telles que la gestion des eaux souterraines
et transfrontalières. Il bénéficie également d’une articulation stratégique avec d’autres initiatives, dont le programme « Main dans la Main pour le Sahel » porté par la FAO.

La mise en œuvre du programme au Togo s’inscrirait dans la continuité des ambitions nationales en matière de sécurité alimentaire. Dans un contexte marqué par les effets du changement climatique, la maîtrise des ressources en eau devient en effet un levier stratégique pour renforcer la résilience des systèmes agricoles. Pour un pays où une large partie de la population dépend de l’agriculture, l’irrigation représente un facteur clé pour améliorer la productivité et les rendements.

Il faut signaler que cet atelier de Lomé fait écho au Forum de Dakar +10, tenu en avril 2025, qui a abouti à l’adoption d’une nouvelle stratégie régionale pour l’irrigation au Sahel ainsi qu’à une nouvelle Déclaration de Dakar. Ces documents stratégiques, élaborés de manière inclusive, visent à positionner l’irrigation au cœur des politiques de résilience climatique et de sécurité alimentaire.

À l’issue de ces deux jours d’échanges, les participants renforceront la synergie entre pays bénéficiaires et partenaires autour des enjeux de l’irrigation durable au Sahel.

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