Parmi les plantes à racines et tubercules, le manioc est la première spéculation la plus cultivée (52%) suivie de l’igname (46%). Il est produit dans les régions maritime (zio, Vo, Aného, Avé, …), Plateaux (Kloto, Wawa, Agou,Haho, Amou, Akebou, …), Centrale (Blitta, Soutouboua, Mô, …) et Kara (Assoli, Kozah, Bassar, ..). Le tableau ci-dessous renseigne sur l’évolution de la production du manioc au Togo.
Tableau 1: Données sur la production du manioc au Togo
Paramètres | 2010/11 | 2011/12 | 2012/13 | 2013/14 | 2014/15 | 2015/16 | 2016/17 | 2017/18 | 2018/19 | 2019/20 |
Sup. (ha) | 147 336 | 152 209 | 251 589 | 256 695 | 282 589 | 265 293 | 270 422 | 267 020 | 273 679 | 283 019 |
Rend. (t/ha) | 6,17 | 6,56 | 4,13 | 3,52 | 4,08 | 3,92 | 3,80 | 3,94 | 3,98 | 3,95 |
Prod. (t) | 908 755 | 998 540 | 1 038 947 | 902 860 | 1 153 109 | 1 039 135 | 1 027 476 | 1 052 518 | 1 089 472 | 1 117 880 |
Source : l’ITRA, entre 2017 et 2019.
Les variétés en vulgarisation au Togo sont entre autres : Gbazékouté, TMS 01/0379, TMS 01/1224, TMS 95/0166, TMS 96/0409, TMS 92/0326, Ampong et Sika. En dehors de ces variétés, il existe une multitude de variétés locales.
Le manioc est l’une des plantes racines et tubercules et la filière plantes racines et tubercules structurée en interprofession dénommée Conseil interprofessionnel de la filière plantes racines et tubercules (CIFPRT). Cette interprofession regroupe la Fédération nationale des coopératives de producteurs de plantes racines et tubercules et l’Association nationale des transformateurs des plantes racines et tubercules.
Les entreprises transformatrices de manioc sont entre autres : ONG AGIDE, SOCMEN, Ecla-Essi Sarl, Minagro, CAT SARL, NSCPPA et les coopératives transformatrice de manioc situées à Vogan, Bolou, Kpalimé, Badou, Danyi,Blitta, Notsè, Dalavé, Kpové, Dako, Pagala gare, Bafilo, Soudou, Daoudè 1, Daoudè 2 … .
Comme défis et perspectives : Les principales contraintes liées à la production du manioc sont : (i) les attaques des maladies et ravageurs, (ii) les difficultés de marché et (iii) la faible capacité du maillon de la transformation. A ces contraintes majeures s’ajoutent : la dégradation de la fertilité des sols, les variabilités climatiques, le manque du matériel de plantation (semences), les dégâts des animaux (sédentaires et transhumants), le manque de variétés précoces et performantes, la sensibilité de certaines variétés à l’excès d’humidité, la sensibilité des cossettes aux insectes de stockage, le desséchement rapide des tiges, la mauvaise conservation post-maturité sous terre, les dégâts de feux de brousse sur la plantation
En dehors de la consommation humaine et de l’alimentation des animaux, le manioc est largement utilisé pour des applications industrielles diverses comme la production de l’amidon, du glucose et d’alcool et dans la fabrication des biocarburants et la fabrication des produits phytopharmaceutiques en tant qu’adjuvant.
Le prix de revient du manioc frais évolue de 18,55 FCFA/kg dans la région des plateaux à 105,21 FCFA/kg dans la région des savanes avec des prix de revient de 23,34 FCFA/kg, 28,77 FCFA/kg et 51,95 FCFA/kg respectivement dans les régions Maritime, Centrale, et de la Kara.
Pour favoriser le développement cette sous filière, plusieurs programmes et projets ciblant le manioc été élaborés et mis en œuvre par le gouvernement. Les actions menées sont entre autres : (i) l’appui à la production et à la productivité, (ii) renforcement des capacités des organisations paysannes (OP) et des transformateurs ; (iii) installation et/ou équipement des unités de transformation de manioc ; (ii) la valorisation des produits à travers développement des chaines de valeur, la mise en place des infrastructures de stockage et le soutien à la mise en marché.
Plusieurs programmes et projets viennent en appui à la filière manioc. Il s’agit du : (i) Projet d’initiative présidentielle pour le développement de la filière manioc au Togo (ii) Projet Plante à Racine et Tubercule (PRT), (iii) Projet d’appui au développement agricole au Togo (PADAT) ; (iv) Projet d’Appui à l’Employabilité et à l’Insertion des Jeunes dans les Secteurs Porteurs (PAEIJ-SP) ; (v) Programme d’appui au développement à la base (PRADEB) ; (vi) Programme National de la Plateforme Multifonctionnelle (PTFM)
Les actions qui sont actuellement en cours porte sur le renforcement des capacités des transformateurs sur : (i) les technologies de traitement du gari, de l’amidon, du tapioca, de la farine de manioc de haute qualité (HQCF) ; (ii) les procédures de gestion de la qualité, (iii) l’utilisation de HQCF dans la fabrication du pain, des biscuits et autres confitures et (iv) l’installation d’une unité de transformation du manioc à Atakpamé.