Le plan de riposte dans le secteur agricole se veut adresser des réponses diligente pour soutenir la production mais aussi et surtout maintenir les efforts de développement économique déployés par le gouvernement dans la mise en œuvre du Plan National de Développement (PND 2018-2022) surtout à son axe 2 consacré au développement des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives.
Elaboré en avril 2020, le plan a pour finalité la mobilisation de ressources pour soutenir et relancer les activités des différents maillons des différentes chaines de valeur agricoles dans le but de créer et de consolider les emplois, d’augmenter les revenus des producteurs agricoles et éviter leur paupérisation.
Le plan de riposte est articulé autour de huit points à savoir :
- l’appui à l’intensification de l’utilisation des intrants agricoles ;
- l’appui à la création des entreprises de mécanisation agricole ;
- la promotion de l’irrigation goutte à goutte ;
- la conduite des opérations de dessouchement de terrain ;
- la mise en place d’une plateforme de placement de la main d’œuvre ;
- L’opérationnalisation de la plateforme de la bourse agricole et alimentaire ;
- la mise en place de plateforme e-learning pour faciliter l’apprentissage ; et
- la mise en place des facilités pour le financement des entreprises de transformation et de distribution des produits agricoles.
Dans sa dynamique d’améliorer les rendements dans les exploitations agricoles, il prévu d’appuyer 256 000 ménages en crédit intrant à taux d’intérêt zéro à hauteur de 96 000 FCFA afin de leur faciliter l’accès aux facteurs de production (labour, engrais, semences, pesticide) en vue de mettre en valeur 1 ha pour la production vivrière (maïs, riz) avec des combinaisons d’une culture de rente (cash crop) notamment le soja et le coton.
Cette facilitation de l’accès des producteurs aux intrants devra se faire à travers un mécanisme de portemonnaie électronique similaire à AGRI-PME et dans un dispositif où seuls les agrégateurs sont garants de rembourser les crédits octroyés à leurs agrégés producteurs. Les agrégateurs devraient, par ailleurs, réunir certaines conditions qui sont entre autres la fourniture d’une attestation de capacité financière pour bénéficier du crédit.
A ce jour, les résultats suivants ont été atteints :
- un mécanisme de portemonnaie électronique dénommé « Yolim » a été mis en place en collaboration avec le ministère chargé de l’économie numérique et a fait objet de lancement le 28 juillet 2020 ;
- 136 agrégateurs ont été enregistrés avec près de 57 696 agriculteurs inscrits. Des 136 agrégateurs, 19 ont pu obtenir à ce jour une attestation de capacité financière d’un montant global de 1 483, 446 millions de FCFA ;
- 133 000 tonnes d’engrais (44 600 tonnes d’Urée 46%N et 88 400 tonnes de NPK15-15-15) ont été mobilisées dont 98 100 Tonnes (35 600 T d’urée 46%N et 62 500 T de NPK15-15-15) par l’Etat à travers la centrale d’achat et de gestion des intrants agricoles (CAGIA) et 34 900 tonnes (9 000 T d’Urée 46%N et 25 900 T de NPK15-15-15) par les sociétés privées. 76 000 Tonnes d’engrais ont été rétrocédées à ces dernières à leur valeur coûtant pour la distribution ;
- 2 571 928 Kg de semences certifiées sont mis en place sur le terrain par le réseau de producteurs semenciers, dont 849 320 Kg de maïs, 627 334 Kg de riz, 1 040 780 Kg de soja, 20 450 Kg d’arachide, 6 600 Kg de niébé, 2 500 Kg de sorgho, 12 680 Kg de sésame et 12 264 Kg de fonio ;
- organisation de séances de travail et de plaidoyer avec les institutions financières pour les inviter à financer les activités agricoles via les agrégateurs ;
En dehors de ces actions, certains partenaires techniques et financiers accompagnent le processus. C’est le cas de la FAO qui a appuyé l’acquisition de 25 000 kg de semences certifiées et 36 500 kg de semences de base pour un montant total de 54 314 200 FCFA.
En dehors de cette action ponctuelle, la FAO en collaboration avec le ministère de l’agriculture est en cours de formulation, pour la période 2020-2021, d’un projet de coopération technique (PCT) d’un montant de 382 208 $ US pour appuyer efficacement la riposte à la COVID 19 dans le secteur agricole et surtout atténuer les impacts.
Par ailleurs, la coopération allemande GIZ a aussi appuyé en 80 kg de semences maraîchères (tomate, oignon, piment) et 420 000 rejets d’ananas d’une valeur totale de 10,875 millions de FCFA.
Dans le cadre de la structuration et du développement de la filière des semences, un fonds d’appui au secteur semencier (FAS) est créé par décret en 2014 et son opérationnalisation est prévue au cours de cette campagne à travers la mobilisation du fonds ad’hoc d’un montant d’environ 150 millions de FCFA constitué à partir des contributions des bénéficiaires dans le cadre de l’opération de diffusion des variétés performantes et promotion de l’utilisation des semences certifiées effectuée par le PPAAO.
AGRA de son côté a élaboré un programme intérimaire de 2,2 millions de $ US pour soutenir les acteurs des chaines de valeur notamment les transformateurs, les agrégateurs, la digitalisation dans le secteur, l’élaboration d’une stratégie de fertilisation et l’appui à la création des entreprises de mécanisation agricole pour les jeunes.
Ce programme intérimaire sera relayé par un programme de long terme d’un montant de 2,5 millions de $ US pour soutenir la distribution des intrants agricoles par les privés, développer des variétés améliorées de semences notamment les hybrides et faciliter la vulgarisation électronique.
De plus, il a été sollicité et obtenu de la BAD, une restructuration de Projet de transformation agroalimentaire du Togo (PTA agropole Kara) afin de dégager 1,8 milliards de FCFA sur les ressources du prêt FAD en vue de l’acquisition d’intrants pour faire face aux effets néfastes de la COVID sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Pour ce qui est des kits pour la production animale et halieutique, un processus a été entamé pour appuyer au moins 500 ménages en kits d’élevage de volaille, 14 coopératives de pêcheurs en kits de pêche et 15 pisciculteurs pour l’élevage de poisson en cage flottante. Par ailleurs et pour mieux circonscrire les activités de production de poissons sur les plans d’eau en l’occurrence sur le lac Nangbéto, il a été validé, en fin juin au cours d’un atelier national, le schéma directeur pour leur exploitation optimum.
En ce qui concerne, l’installation des zones d’aménagement et de production bovine (ZAPB) y compris le développement des mini laiteries, la BOAD a manifesté son intérêt pour leur financement.
Dans le cadre de la promotion de l’aviculture au Togo, l’UEMOA a octroyé un appui financier de cent millions (100 000 000) FCFA qui seront utilisés pour fournir des kits aux aviculteurs.
La FAO a également mobilisé 276 000 dollars pour lutter contre la peste porcine africaine. Elle se propose, en outre d’apporte un appui à la mise en œuvre du volet pêche du plan de riposte à partir des ressources d’un projet en cours sur le changement climatique au ministère chargé de l’environnement. Cette assistance portera sur le financement de deux kits de matériels de pêches et la construction de fours pour les femmes victimes de l’incendie de Katanga.
Pour le suivi zoo-sanitaire et la promotion de l’aquaculture au Togo, le projet d’appui au secteur agricole (PASA) mobilise 140 935 799 FCFA pour l’acquisition des vaccins et 87 957 862 FCFA pour l’acquisition des intrants pour la pisciculture et 131 277 903 FCFA pour la promotion de la culture de café et de cacao avec l’acquisition de matériel végétal et de l’engrais. Par ailleurs, il a été mobilisé 160 millions de la vente de sable issu du dragage au cours de la construction du port de pêche de Lomé pour fournir des kits de pêche aux pêcheurs installés dans la zone de pêche.