De 27 000 tonnes en 2017 à 30 149 tonnes en 2019, la production de l’ananas connait de nos jours un grand essor au Togo. Il est principalement cultivé dans la zone maritime et la zone des plateaux. Les deux principales variétés d’ananas cultivées sont le Cayenne lisse (préférée pour l’agriculture biologique, l’exportation et la transformation) et le Brazza (ou pain de sucre).
Les rendements de la production sur les 5 dernières années sont renseignés dans le tableau suivant.
Années | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Superficie (ha) | – | 2477 | – | – | – |
Production (t) | – | – | 27.000 | 30.000 | 30.149 |
Rendement (t/ha) | – | – | – | – | – |
La filière emploie plus de 3 200 producteurs et génère plus de 6 milliards de FCFA de revenus par an dont 233 millions pour l’Etat. L’ananas est transformé en jus, ananas séché ou en confiture. Une trentaine d’entreprises produit actuellement plus d’un million de litre de jus d’ananas dont 200 000 l biologique et 476 tonnes d’ananas séchés. Le nombre de Micro, Petite et Moyenne Entreprises (MPME) dans la transformation et exportation est passé de moins de 30 à une cinquantaine entre 2017 et 2019. Environ 60% de l’ananas est exporté en frais ou sous forme de produits transformés pour les produits biologiques vers l’Europe ou sur le marché régional.
PRONATURA, Tropic bio production, JUNABIO, AGRO-FOOD, JULADO Rehoboth, RIMOUSKI , ALL BIO Togo… sont quelques entreprises de transformation parmi tant d’autres sur le territoire national.
Pour une meilleure synergie d’action autour de la filière, un Conseil Interprofessionnel de la Filière Ananas au Togo (CIFAN-Togo) a été mis en place en novembre 2019. Les producteurs d’ananas sont organisés en faitière nationale dénommée Fédération Nationale des Coopératives Productrices d’Ananas du Togo (FENACOOPAT) ; les transformateurs en Association des Transformateurs d’Ananas du Togo (ATAT) et les exportateurs en Association des Exportateurs d’Ananas du Togo (AEAT).
La chaine de valeur ananas est encore peu développée, mais offre des perspectives intéressantes pour l’économie agricole togolaise à condition que les acteurs se mobilisent pour la renforcer. L’ananas togolais est préféré à celui des pays concurrents voisins pour son arôme et son goût. Le pays dispose d’une capacité d’extension de la culture d’ananas et d’un créneau sur le marché des produits biologiques en forte demande.
Cependant, cette filière fait face à plusieurs contraintes, notamment, l’accès à la terre et aux crédits, le faible niveau d’encadrement et de formation des producteurs, l’insuffisance des infrastructures d’approvisionnement et l’analphabétisme. Elle manque donc d’accompagnements, tant financier que technique, créant des dommages dans la production et au niveau de la conservation des récoltes. La stabilité de la production demeure un grand défi, les productions dépendent en grand partie, des variations et aléas climatiques.
Au niveau de la commercialisation et de la transformation, l’absence de statistiques fiables, l’insuffisance de logistique appropriée pour le transport et la conservation des fruits, la qualité sanitaire et hygiénique des fruits à commercialiser à l’international, la disponibilité de marché à l’extérieur pour les producteurs d’ananas biologiques sont les majeurs défis à relever. Plusieurs actions sont envisagées pour l’essor de la filière ananas : la mise en œuvre de la nouvelle politique agricole ; la mise en œuvre du plan d’action national pour le développement de la filière fruit.
Le projet d’appui à l’amélioration de la compétitivité de la filière ananas (PROCAT), financé par l’Union Européenne et la GIZ pour booster la filière, rassure les producteurs d’un avenir radieux. Le projet porte beaucoup plus sur la production biologique.