Face aux pertes agricoles causées par la chenille légionnaire d’automne, le Togo opère un tournant stratégique en misant sur la lutte biologique.
En mai 2025, le Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP) a appuyé une opération de lâcher massif de parasitoïdes dans plusieurs Zones d’aménagement agricoles planifiées (ZAAP), notamment dans les régions des Plateaux Est et de la Kara.
Cette approche repose sur l’élevage en laboratoire de deux espèces de parasitoïdes particulièrement efficaces (12 000 individus de Cotesia marginiventris et 3 800 individus de Chelonus insularis) qui sont introduits directement dans les champs de maïs pour neutraliser de manière naturelle la chenille légionnaire.
Afin de maximiser l’efficacité de cette méthode, les producteurs ont été sensibilisés à l’importance de ne pas appliquer de traitements chimiques pendant deux semaines après les lâchers. Cela a permis aux parasitoïdes de s’établir durablement dans les zones traitées.
Cinq mois plus tard, les premiers résultats sont prometteurs.
Les témoignages des producteurs confirment un impact positif sur les rendements en maïsiculture. « Cette année, les attaques sont vraiment moindres. Les chenilles n’ont pas trop dérangé comme les années précédentes », témoigne un producteur de la ZAAP Bouladè, à Assoli.
Sur la ZAAP Atifoutou, la tendance est similaire. Les attaques de la chenille légionnaire d’automne ont été nettement plus faibles cette année, entraînant une amélioration de la qualité des récoltes et une réduction de l’usage de produits chimiques.
Cette amélioration constatée sur le terrain confirme l’efficacité de l’approche biologique adoptée. A ce jour, 7 sites ont déjà été couverts avec succès. L’objectif à court terme est d’étendre la méthode à l’ensemble du territoire, tout en poursuivant l’élevage en masse des parasitoïdes dans les laboratoires togolais.
Pour le FSRP, cette initiative marque une avancée majeure dans la lutte contre un fléau qui sévit au Togo depuis 2016. Elle représente une source d’espoir tangible pour les producteurs de maïs à travers le pays.
À propos du lâcher de parasitoïdes
Le lâcher a été réalisé en ouvrant légèrement la cage contenant les parasitoïdes afin de leur permettre de sortir progressivement. Il est essentiel que les plants de maïs aient entre deux et quatre semaines après le semis au moment de l’opération. Cette précaution a un effet significatif sur le taux de parasitisme des chenilles légionnaires, notamment celles au stade larvaire L1.
Une fois la cage ouverte, les agents se déplacent à travers le champ de maïs, cage à la main, pour faciliter la dispersion des insectes.
