L’élevage de petits ruminants constitue une source vitale de revenus pour de nombreuses femmes en milieu rural. Dans un contexte de lutte contre la pauvreté, de quête de sécurité alimentaire et de résilience face aux effets du changement climatique, l’introduction de races plus performantes apparaît comme une priorité pour créer des activités génératrices et améliorer les revenus des femmes vulnérables à travers un élevage de caprins plus productif et durable.
Avec l’appui technique de l’Institut Togolais de recherche agronomique (ITRA), le FSRP Togo, a lancé la vulgarisation pilote de la chèvre rousse de Maradi dans douze (12) localités réparties dans les six régions agroécologiques du pays avec pour objectif d’améliorer les revenus des femmes vulnérables par l’élevage de la chèvre de Maradi, surnommée « la vache laitière du pauvre » grâce à sa bonne production laitière.

Originaire du département de Maradi au Niger, cette race de chèvre d’une solidité remarquable présente plusieurs acquis dont sa grande rusticité et sa bonne capacité de production de lait riche en vitamine A. Fort de ces atouts, la chèvre rousse de maradi s’est révélée être le pilier du développement économique des ménages ruraux.
Cette initiative du FSRP dédiée à l’introduction de races prolifiques dans les systèmes de production animale repose sur une méthodologie rigoureuse, comme l’explique Dr. DJABA Atouga, chef programme ovin caprin au centre de recherche agronomique de l’ITRA à Kolokopé : Les chèvres rousses de Maradi que vous voyez sont arrivés au centre le 9 Octobre et ont observé une période de quarantaine de deux mois avant d’être accouplé. Pour s’assurer que les accouplements organisés ont bien réussi, nous avons observé une nouvelle période d’environ quatre mois afin de voir les premiers signes dont le développement des mamelles. C’est à la suite de ces apparitions que nous avons procédé à la distribution des chèvres aux femmes vulnérables identifiées dans les six régions agricoles du pays. Chaque femme a bénéficié d’au moins de deux (2) chèvres gestantes et d’un kit d’alimentation adapté.

Après quelques jours de mise à disposition des chèvres gestantes, des naissances de chevreaux ont été signalés par endroit. C’est le cas de madame Kossiwa Yao, bénéficiaire basée à Langabou qui témoigne de son vécu avec les animaux : « Ces chèvres sont tout ce que j’ai aujourd’hui et je prends soin d’elles comme si elles étaient mes enfants. Aussitôt reçu, elles ont donné un chevreau mâle et vigoureux dans la semaine suivante. Malgré qu’elle allaite bien le petit, elle a encore beaucoup de lait dans ses mamelles. J’envisage d’en extraire pour faire des fromages et les vendre au marché. »

Par cette action, le FSRP Togo pose les fondations d’une amélioration structurelle de la filière caprine, tout en plaçant la femme rurale au cœur de la dynamique de développement agricole. Cette première phase pilote ouvre la voie à une extension progressive, fondée sur des résultats concrets, en faveur d’une agriculture familiale plus résiliente, inclusive et économiquement viable.
Il faut rappeler qu’un suivi vétérinaire et technique de ces animaux, est assuré de manière régulière par les services techniques de l’ICAT auprès des douze femmes qui ont chacune bénéficié d’au moins deux (02) chèvres gestantes dans les six régions agricoles du pays.
