La campagne agricole 2021-2022 est en marche au Togo. Démarrée avec un début difficile des pluies, elle occupe bien le temps des agriculteurs actuellement sur toute l’étendue du territoire. Ici et là, on vit la campagne agricole.
Tirant les leçons des conditions difficiles dans lesquelles s’est déroulée la campagne agricole écoulée ; conditions liées aux aléas climatiques et à la pandémie de la covid 19, les producteurs sont plus qu’aguerris pour obtenir de meilleurs résultats au cours de cette nouvelle campagne.
Un véritable challenge qui se voit rehaussé dans le contexte actuel marqué par la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale qui vise entre autres, l’amélioration de la productivité et des rendements agricoles pour faire du secteur agricole un véritable moteur de croissance économique du Togo.
Dans cette dynamique, il est créé un environnement favorable à l’atteinte des objectifs ainsi assignés au secteur agricole, notamment la mise en place dans les 5 régions du pays des zones d’aménagement agricole planifié (ZAAP), la mobilisation et l’accompagnement des coopératives agricoles par les services techniques du ministère sur les sites, la mobilisation et le déploiement des intrants.
Une des particularités de la campagne agricole 2021-2022, c’est l’anticipation dans la mobilisation et la mise en place des intrants dans tous les cantons pour les rapprocher davantage des producteurs. Le gouvernement, à travers le ministère chargé de l’agriculture, a mobilisé pour tous les acteurs de la chaîne agricole plus de 80 000 tonnes d’engrais. A ce jour, plus de 55 000 tonnes sont déjà déployées sur le terrain dont 38 000 utilisées. Côté semences certifiées, c’est au total, 2 566 tonnes de maïs, de riz, de soja, d’arachide, de niébé et de sésame qui ont été mobilisées.
Ces intrants sont distribués à travers un réseau de plus de 450 points de vente agréés sur tout le territoire national. De plus, les prix des engrais ont été maintenus à 12 500 FCFA le sac de 50 Kg malgré la flambée des prix au niveau mondial.
Tous ces efforts ont permis d’accroître de façon substantielle le volume d’utilisation des engrais au cours de la campagne agricole. La quantité d’engrais consommée
au niveau national à la fin du premier semestre 2021 dépasse de plus de 21% la moyenne de consommation annuelle observée entre 2015 et 2020, et a atteint 60% dans les Savanes.
Les prix des engrais maintenus bas dans le cadre de la riposte à la pandémie de la Covid 19, font malheureusement l’objet de convoitise très poussée des spéculateurs dans certaines régions du pays. Des réseaux de contrebande se sont développés dans ces régions et particulièrement dans les Savanes ces derniers temps en direction des pays voisins. Contre ce phénomène qui met à rude épreuve la disponibilité des engrais nécessaires pour satisfaire les besoins des agriculteurs togolais, le gouvernement a engagé une lutte sans merci. Interdiction de la vente des engrais aux utilisateurs à travers les sociétés privées agréées, arrestations d’auteurs de contrebande et saisies de stocks d’engrais sont autant de mesures mises en œuvre à cet effet. Plus de 187 tonnes d’engrais ont été saisies.
C’est un phénomène similaire à celui vécu quelques mois plus tôt dans le domaine des produits céréaliersayant été à la base de la flambée des prix de plusieurs denrées agricoles sur les marchés ; phénomène contre lequel des mesures appropriées ont été également prises.
Aujourd’hui, la campagne agricole dans son ensemble bat son plein sur toute l’étendue du territoire. Sur certaines exploitations agricoles, c’est déjà les premières récoltes.
Le développement agricole, c’est aussi la promotion de la production animale. Dans le domaine de l’élevage, des actions sont engagées. On peut citer entre autres :
– la tenue des ateliers de diagnostic du secteur de l’élevage en vue de l’élaboration d’une stratégie nationale ;
– le développement des chaînes de valeur viande-laiterie-fourrage à travers la mise en œuvre des zones d’aménagement pour la production bovine (ZAPB) ;
– la création de l’institut de formation en alternance de développement de Barkoissi ayant pour vocation un développement durable des différentes filières animales ;
– la création des aires d’abattage de bétail pour la transformation des produits carnés ;
– la mise en œuvre du projet d’insémination artificielle pour la promotion de la race de vaches laitières améliorées.
Face aux effets néfastes du dérèglement climatique, le grand défi de l’agriculture togolaise aujourd’hui, reste la maitrise de l’eau et l’irrigation. Un pari que le gouvernement s’engage fermement à gagner pour permettre au secteur de réaliser la grande mutation attendue de lui et de jouer pleinement le rôle de moteur de croissance économique du Togo.