Au cours des huit (8) années de mise en œuvre du PPAAO-Togo, d’énormes progrès ont été enregistrés dans la génération, l’adoption et la diffusion des technologies améliorées pour une productivité accrue dans les filières agricoles prioritaires de la sous-région.
En effet, le 15 décembre 2011, le PPAAO Togo a été mis en vigueur pour contribuer à rendre l’agriculture plus productive et plus durable afin d’améliorer la sécurité alimentaire, d’accroître la croissance économique et de réduire la pauvreté.
Ce projet a été mis en œuvre à travers une panoplie d’actions axées sur le renforcement de la coopération sous régionale, le renforcement institutionnel des structures impliqués dans la génération, le transfert et la diffusion des technologies, la production de matériel génétique végétal et animal et la facilitation de l’accès aux technologies. Ces actions ont permis d’atteindre un taux moyen de 118,7% de réalisations des objectifs de développement du projet.
Ce taux est justifié par l’atteinte des principaux indicateurs au terme de l’exécution de la phase initiale (décembre 2011 à mars 2017) et additionnelle (juin 2017 à décembre 2019) du projet. Sur une cible de 500 000 bénéficiaires, le projet a touché 613 610 bénéficiaires dont 250 199 femmes. Les technologies générées par d’autres pays et introduites par le projet sont utilisées par 101 302 bénéficiaires sur une cible de 100 000 en fin de projet. 14 technologies ont été générées sur une cible de 10.
S’agissant des superficies couvertes, 364 547 ha de superficies sont couverts par les nouvelles technologies sur une cible de 300 000 en fin de projet et 422 971 bénéficiaires dont les transformateurs ou les producteurs ont adopté au moins une technologie rendue disponible par le projet sur une cible de 350 000 prévue en fin de projet avec un renforcement de capacité en ressource humaines marqué par l’appui aux formations diplômantes des cadres du secteur agricole.
Ces résultats probants ont significativement impacté autant la productivité agricole que l’amélioration des capacités des structures impliquées. Ainsi, le projet a redoré le blason et balisé la voie à la recherche et conseil agricole que prône le PNIASA dans son sous-programme 4. Dès lors, la pérennisation des acquis du projet revient aux producteurs et transformateurs qui en sont les principaux bénéficiaires.
Ces acquis se résument comme suit :
Dans la génération des technologies : le projet a sélectionné et financé la mise en place des sous projets compétitifs et commissionnés dans le domaine de la recherche et développement. Au total, 20 sous projets compétitifs et 7 sous-projets commissionnés ont été financés et accompagnés dans la mise en œuvre par le projet. Ce qui a permis de générer 18 nouvelles technologies et d’en diffuser 12.
Dans l’adoption des technologies : le projet a mis en place des mécanismes pour la diffusion à grande échelle des technologies performantes afin de faciliter l’adoption accélérée de ces technologies et d’obtenir un impact rapide et durable sur le terrain. Dans cette optique, 650 champs écoles agriculteurs mis en place par les services de vulgarisation agricole ont permis aux producteurs d’apprendre les technologies promues dans le cadre du projet.
Dans la diffusion des technologies : le projet a mis en place des systèmes de gestion des connaissances, de l’information et de la communication dans un cadre de coopération régionale en matière de recherche-développement facilité par le CORAF/WECARD, une institution mandatée par la CEDEAO pour coordonner la mise en œuvre du PPAAO dans tous les pays bénéficiaires du programme.
Dans le secteur semencier : l’appui en kits de semences et d’engrais aux multiplicateurs de semences certifiées ont permis une augmentation significative de la production de semences certifiées qui est passée de 1260 tonnes en 2012 à 2400 tonnes en 2019. Ceci, grâce à une amélioration du taux de couverture en semences certifiées dont le taux moyen est passé de 3 à 8 pour cent au cours de la même période. Ces interventions ont permis de toucher 420 000 producteurs avec un total de 3521 tonnes de semences certifiées de maïs, riz, soja, riz hybride, fonio, sésame, palmier à huile, maïs hybride pour une superficie couverte de 200 600 ha de 2013 à 2019. Ce qui a amélioré les rendements de maïs de 39% et ceux du riz de 9% auprès des bénéficiaires du projet.
Dans le secteur animal : les ménages agricoles en particulier les éleveurs doivent se réjouir de l’appui du PPAAO dans la génération et la mise en place du matériel génétique animal. Le projet a appuyé la production de 1750 géniteurs ovins et 201 géniteurs caprins, 33 géniteurs coq local, 5 000 noyaux parentaux, 1730 géniteurs poissons, 28 806 alevins et l’acquisition des ruches modernes au profit des coopératives d’apiculteurs identifiées par le MIFA à travers l’union des coopératives Apiculture Environnement et Humanité (AEH).
Dans le renforcement institutionnel : le projet a soutenu la formation des cadres du domaine agricole. 77 cadres ont bénéficié des formations diplômantes dont 34 en doctorat et 43 en masters tous provenant de l’ITRA, l’ICAT, l’ESA, des DRAPAH et la DPA qui sont les partenaires de mise en œuvre du projet. Pour le renforcement en infrastructure et en équipement, l’ITRA, l’ICAT, l’ESA, la DSP, la CAGIA, la DPV ainsi que la ZAAP Pya ont bénéficié d’importants appuis en construction, réhabilitation d’ouvrages et en équipements.
Dans la recherche adaptative et le transfert de technologies : le projet a appuyé les tests d’adaptation des variétés introduites des autres pays PPAAO. A l’issue de ces recherches, 4 nouvelles variétés performantes de maïs, 2 nouvelles variétés performantes de riz et 2 nouvelles variétés performantes de manioc ont été retenues au profit des acteurs du secteur agricole. De même, le projet a introduit des technologies de 8 pays PPAAO et en a exporté vers 9. Il a aussi échangé des technologies avec 10 des 12 autres pays du PPAAO.
Au-delà de toutes ces actions qui ont marqué le parcours salutaire du projet, l’espoir est de voir les bénéficiaires continuer d’assurer l’augmentation de la productivité à travers les technologies mises à leur disposition et partant, améliorer les conditions de vie des togolais. .