La filière soja est actuellement l’une des filières agricoles avec un très fort potentiel de
développement. Il se développe sur le territoire national deux types de productions, le conventionnel et le bio. En termes d’exportation de soja bio, le Togo occupe le premier rang en Afrique de l’ouest et la deuxième place sur le marché européen devant la Chine et l’Inde selon le rapport de l’Union Européenne publié en 2019.
Ce produit présente par ailleurs de grands atouts pour la sécurité alimentaire du pays tant au niveau de ses qualités intrinsèques sur ses apports protéiniques que comme source de revenu pour les producteurs. Il offre également des opportunités commerciales intéressantes vers l’exportation aussi bien pour le soja conventionnel que le soja bio. C’est également un produit qui offre des perspectives très importantes pour la transformation et la création d’une industrie agro-alimentaire diversifiée (produits secs, produits « humides », produits triturés).
Au cours des cinq dernières années, la production du soja est en crescendo. La campagne 2016-2017 a enregistré une production de 39 373 tonnes pour une superficie de 60 077 ha. Pour une emblavure de 66 772 ha, la production de la saison 2018-2019 a donné 44 745 tonnes et 46 747 tonnes pour la campagne 2019 -2020 sur une superficie totale de 69 710 ha.
La filière soja est soutenue par la Coopération allemande (GIZ) à travers le Programme de Développement de l’Agriculture (ProDRA) et le Programme global Centres d’Innovations Vertes pour le secteur agroalimentaire (ProCIV-Togo). Le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA) vient également en appui à cette filière prometteuse.
Pour booster davantage cette filière, le gouvernement mise sur la promotion du partenariat public-privé et la dynamisation de son interprofession. D’ailleurs, le MIFA S.A. qui constitue aujourd’hui un outil indispensable dans l’accompagnement du secteur rural s’active à attirer plus d’investissement au profit de la filière soja.
Le soja est produit principalement dans les régions Centrale, Savanes et Plateaux. La région de Kara n’est pas une grande zone de production et la région Maritime est pratiquement inexistante dans la production de soja (moins de 1% de la production nationale).
60% de la production est issue de 5 préfectures notamment, Est-Mono dans la région des Plateaux, Tchamba et Sotouboua dans la Centrale, Tône et Oti dans les Savanes. En outres, 30% de la production provient de 9 préfectures situées dans les mêmes régions.
La région des Savanes est celle qui a le plus de producteurs, induisant automatiquement des parcelles plus petites, de moins d’un demi hectare par producteur en moyenne (0,4 ha) même si dans la préfecture d’Oti, la production est importante et la moyenne des parcelles atteint 0,6 ha. La région des Plateaux est la région qui a la taille de parcelle moyenne la plus élevée avec 0,9 ha/producteur.
Dans la préfecture de l’Est-Mono, cette taille atteint même en moyenne 1,2 ha/producteur. Dans la région Centrale, la préfecture de Tchamba a également une taille moyenne de parcelle qui atteint 1 ha/producteur. Cette région a les rendements moyens à l’hectare les plus élevés avec en moyenne, 760 kg/ha.
Trois principales familles professionnelles composent le Conseil interprofessionnel de la filière soja (CIFS). Il s’agit de la Fédération Nationale des Coopératives de Producteurs de Soja (FNCPS), l’Association Nationale des Commerçants et exportateurs de Soja (ANCES) et l’Association Togolaise des Transformateurs de Soja (ATTS).
Le soja a été introduit au Togo dans les années 80, avec le soutien de la GIZ (GTZ à l’époque) avec pour objectif d’apporter un complément alimentaire protéinique visant à réduire la malnutrition. C’est à partir des années 2010 que la production de soja s’est développée pour combler le vide de source de revenu chez les producteurs, laissé par les difficultés de la filière coton durant les années 2000.