Zoom sur le centre de recherche agronomique de la savane humide (cra-sh) à Kolokopé

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Le Centre de Recherche Agronomique de la Savane Humide (CRA-SH) est l’un des quatre Centres de recherche de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA). Il couvre la région des Plateaux-Est (Est-mono, Anié, Ogou, Haho, Moyen-Mono) et la région Centrale en termes de zone agro-écologique mais avec des programmes de recherche d’envergure nationale. Sa Direction est basée à Kolokopé sur une station couvrant une superficie de 400 ha sur la rive droite du fleuve Mono à 12 km à l’Est de la ville d’Anié. Les activités de recherche et de soutien menées dans ledit centre sont conduites dans quatre (4) programmes nationaux de recherche (Programme National Coton ; Programme National Igname et Pomme de terre ; Programme Anacarde et Programme National Ovins – Caprins), une (1) Unité de recherche Santé Animale ; (v) un Dispositif d’Appui à la Recherche Système et (vi) Ferme Semencière.

La recherche au CRA-SH a produit des résultats qui ont été vulgarisés au niveau national et dans la sous-région ouest-africaine (variétés performantes de cotonnier STAM ), itinéraires techniques appropriés et des programmes de protection phytosanitaire efficaces et efficients. Cependant, au Togo les rendements moyens obtenus par les producteurs des différentes filières sont nettement inférieurs aux rendements potentiels des variétés créées et diffusées. Les contraintes souvent évoquées par les producteurs portent sur la dégradation de la fertilité des sols, la pression des ravageurs, les perturbations climatiques, etc. A cet effet, dans le processus de la relance de différentes filières agricoles, la recherche doit poursuivre les activités suivantes :

Pour le programme National Coton :

  • i-poursuivre la création de variétés performantes et répondant aux exigences sans cesse croissantes des producteurs (rendement au champ élevé, résistance aux ravageurs et au déficit hydrique), aux sociétés de développement (rendement égrenage élevé) et du marché international (bonne qualité technologique),
  • ii- proposer des techniques culturales résilientes et des programmes de protection plus innovants,
  • iii- poursuivre la diffusion des techniques de semis direct sous couverture végétale avec l’utilisation des plantes de couverture ;
  • iv- disposer des éléments scientifiques de prise de décisions  pour la production durable et appuyer les acteurs de la filière,
  • v- amener les producteurs à valoriser le potentiel de production des variétés vulgarisées par des formations, des sensibilisations et des journées portes ouvertes.
  • vi- continuer à diffuser les résultats du projet de valorisation des tiges de cotonnier pour la production des panneaux de particules dans l’objectifs d’inciter les industriels pour l’installation des unités de production de ces panneaux.

Toutes ces activités sont en adéquation avec l’orientation stratégique de la filière pour qu’en 2022 «la filière cotonnière togolaise puisse atteindre une production annuelle minimale de 200 000 tonnes de coton-graine de bonne qualité et une contribution appréciable à la formation du PIBA ». Ceci permettra à la filière de s’inscrire parfaitement dans le Plan National de Développement (PND).

Pour le programme National Igname et Pomme de terre : 

L’igname est une culture qui vient en tête de rotation et donc exigeante pour les besoins en matière organique. Aujourd’hui, avec la disparition des jachères naturelles, il faut trouver des systèmes de production avec des jachères améliorées avec l’intégration de plantes de couverture. Par ailleurs, l’un des facteurs limitant dans la production de l’igname est son faible taux de multiplication, ce qui exige l’utilisation d’une quantité importante de matériel de plantation (20 à 30% de la production). Le peu de nouvelles technologies générées par la recherche n’a que timidement pénétré le milieu paysan. Ainsi, il est important de poursuivre la diffusion de la technique de multiplication rapidement par de nouvelles approches de transfert de technologies.

La relance des activités de recherche sur la culture de pomme de terre permettra de générer des technologies (identification de nouvelles zones propices, semences adaptées aux différentes zones et production de ces semences, les meilleurs schémas culturaux) afin d’augmenter la production nationale et couvrir les besoins de la population. Ainsi, l’’amélioration de la production nationale permettra de réduire les importations élevées de cette denrée très consommée au Togo et améliorée notre balance commerciale.

Pour le programme Anacarde : 

Avec la relance de la promotion et le développement de la filière anacarde, l’ITRA a engagé des activités de recherche qui ont particulièrement concerné (i) des tests des clones performants importés du Ghana, (ii) la sélection des arbres élites du Togo, (iii) l’identification des clones performants, (iv) ‘inventaire des ravageurs et maladies de l’anacardier au Togo et la mise en place d’un dispositif éprouvé de contrôle et de gestion intégrée des ravageurs et des maladies afin de garantir la qualité des noix et pommes produites. Les travaux doivent se poursuivre pour la consolidation des acquis.

Pour le programme National Ovins-Caprins : 

Le Programme National Ovins Caprins (PNOC) doit participer plus activement au repeuplement des élevages villageois en produisant des géniteurs de bonnes performances zootechniques. Cependant, compte tenu de ses capacités limitées dans la production des géniteurs (pâturage limité), il sera important qu’il soit secondé dans sa mission par des éleveurs élites de la base nationale de sélection des géniteurs ovins et caprins tout en renforçant ses capacités de production par la mise en place de parcelles fourragères améliorées afin de garantir une bonne alimentation aux animaux. Cependant, le prix de vente très bas des animaux de Kolokopé (40.000 par tête pour les géniteurs et 20.000 f cfa pour les antenaises) est un frein à la réussite de cette chaine de valeur sélectionneur villageois. En effet, ce prix de vente a été  fixé depuis 1994 par le projet PNPR qui bénéficiait du financement de la Banque. Pour soutenir les acquis du centre et la production des géniteurs par les élevages villageois, il sera important de revoir le prix de vente des géniteurs de Kolokopé ou de créer une ligne de budget  pour le financement des activités du centre afin de soutenir le manque à gagner de l’application de ce prix largement subventionné et poursuivre l’accompagnement de la base de sélection.   

Références bibliographiques

Adomefa K & Bonfoh, B. 2003 : Etat des Ressources Génétiques Animales au Togo, Rapport National, Lomé, Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, 80 pp.

Bonfoh B. 2013 : Amélioration génétique et sélection des races locales d’animaux : caractérisation phénotypique du mouton Djallonké au Togo et perspectives d’optimisation de sa productivité

Dossou M., Ramond G. et Faure G., 1986. La culture du coton et l’économie cotonnière au Togo. Cot. Fib. Trop. Vol. 45 Fasc. 1, pp 45 – 53.

DSID, 2015 : Données statistiques de la  production agricole au Togo

OCDE, 2006. Le coton en Afrique de l’Ouest : un enjeu économique et social. Site

web http://www.worldcat.org/odc/184965581 (consulté le 16/09/2009).

SOTOCO 2007. Problématique de la baisse de rendement coton : cas du Togo. Acte del’atelier de l’Association Cotonnière Africaine (A.C.A), 9 et 10 août 2007, Lomé

(Togo).

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