Activités du centre de recherche agronomique de la savane humide (CRA-SH) : Des travaux d’amélioration variétale de l’igname et de la pomme de terre au Togo.

Activités du centre de recherche agronomique de la savane humide (CRA-SH) : Des travaux d’amélioration variétale de l’igname et de la pomme de terre au Togo.

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Au Togo l’igname est l’une des principales productions agricoles constituant l’alimentation de base de la population. Cultivée traditionnellement pour l’autoconsommation, sa commercialisation, vers les milieux urbains, constitue ces vingt (20) dernières années une intense activité pour les femmes revendeuses de produits vivriers. Elle génère ainsi des revenus substantiels aux producteurs, aux commerçants et aux transformateurs. Des travaux d’amélioration variétale de l’igname au Togo ont débuté par la prospection, la collecte et la caractérisation morpho-enzymologique des cultivars disponible (INPT, 1989) et les introductions pour étude d’adaptabilité.

La collection d’igname compte actuellement 105 cultivars répartis en six (06) espèces cultivées. Les deux espèces les plus importantes au point de vue économique sont Dioscorea rotundata et D. cayenensis. Ces deux espèces sont composées de 80 groupes variétaux parmi lesquels vingt et cinq sont dominants (INPT, 1990).

En plus, de nouvelles variétés d’igname performantes au point de vue agronomique et organoleptique ont été sélectionnées. On peut citer les variétés suivantes : (i) Tr 89/02665 et TDr 747 (Dioscorea rotundata) dont le rendement au champ en tubercule varie de 14 à 25 tonnes à l’hectare et (ii)  Florido (Dioscorea alata) dont le rendement est de 25 tonnes à l’hectare. La variété TDa 99/01169 (Dioscorea alata) a aussi montré sa bonne performance en station et en milieu paysan.

La pénurie de semenceaux constitue un frein à la production de l’igname. Pour résoudre ce problème, une technique de multiplication rapide d’igname à partir des min fragments de tubercules a été mis au point. Elle permet de n’utiliser que le dixième des quantités d’ignames traditionnellement employées. Cette technique a été vulgarisée en milieu paysan mais toujours pas encrée dans les habitudes par les producteurs et de grandes quantités d’ignames, qui devraient normalement servir à renforcer la sécurité alimentaire, sont plutôt utilisées pour la plantation. Ainsi, un besoin urgent de formation et de suivi continu des producteurs sur cette technique de multiplication rapide s’avère nécessaire pour réduire le coût de production et accroître la production nationale.

La pomme de terre a été introduite au Togo dans les années 1930 mais n’a pris de l’ampleur qu’avec les groupements de producteurs de pomme de terre à partir de 1968. Elle s’était développée sur le plateau de Danyi durant une trentaine d’années. La pomme de terre se classe au cinquième rang des plantes à racines et tubercules cultivées au Togo après le manioc, l’igname, le taro et la patate douce. Elle est recherchée pour ses qualités nutritionnelles. La production nationale ne permet pas de couvrir les besoins de consommation nationale qui s’élevaient à 2000 tonnes par an. Les travaux de recherches antérieures effectués par l’INPT et l’ITRA ont permis de cibler les zones propices à la production notamment : le plateau de Danyi ; le plateau d’Akposso (Klabe-Efoukpa) ; la région de la Kara (Pya) ; la région des Savanes (Mango et Tantigou).

Enjeux de la recherche dans le processus de relance des filières igname et pomme de terre.

L’igname est une culture qui vient en tête de rotation et donc exigeante pour les besoins en matière organique. Aujourd’hui, avec la disparition des jachères naturelles, il faut trouver des systèmes de production avec des jachères améliorées avec l’intégration de plantes de couverture. Par ailleurs, l’un des facteurs limitant dans la production de l’igname est son faible taux de multiplication, ce qui exige l’utilisation d’une quantité importante de matériel de plantation (20 à 30% de la production). Le peu de nouvelles technologies générées par la recherche n’a que timidement pénétré le milieu paysan. Ainsi, il est important de poursuivre la diffusion de la technique de multiplication rapidement par de nouvelles approches de transfert de technologies.

La relance des activités de recherche sur la culture de pomme de terre permettra de générer des technologies (identification de nouvelles zones propices, semences adaptées aux différentes zones et production de ces semences, les meilleurs schémas culturaux) afin d’augmenter la production nationale et couvrir les besoins de la population. Ainsi, l’’amélioration de la production nationale permettra de réduire les importations élevées de cette denrée très consommée au Togo et améliorée notre balance commerciale.

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