La question de la construction d’une résilience forte des populations surtout vulnérables reste et demeure un impératif surtout dans un contexte d’aggravation des effets des changements climatiques sur les productions agricoles.
Lors de la 37ème session du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) organisée par visioconférence ce mercredi 08 décembre 2021, le sujet de la résilience cas du Togo était au centre des débats. La séance a été présidée par Monsieur Kako NUBUKPO, Commissaire chargé du Département de l’Agriculture, des Ressources en Eau et de l’Environnement à l’UEMOA.
En effet, selon la quatrième communication nationale sur les changements climatiques, sur les dix dernières années, les manifestations des changements climatiques ont entrainé des baisses des rendements des principales spéculations constituant la base de l’alimentation togolaise : 30% pour le riz, 33% pour l’igname, 37% pour le maïs, 41% pour le mil et 51% pour le Sorgho. En termes financiers, les effets des changements climatiques ont engendré une perte annuelle moyenne évaluée à 25,14 milliards pour ces principales cultures.
« Le gouvernement togolais a initié toute une batterie d’action en vue de renforcer la résilience de la population pour assurer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle à sa population.
Il s’est agi premièrement de renforcer la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle avec l’adhésion du Togo en 2014 au mouvement SUN, (Scaling up nutrition), l’adoption, entre autres, de lois sur l’alimentation scolaire ou encore l’assurance maladie universelle (AMU), l’élaboration d’une politique nationale agricole assortie du programme nationale d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) , l’élaboration d’une politique multisectorielle de nutrition et tout récemment l’élaboration, la mise en œuvre d’un plan de riposte au COVID 19 pour atténuer les effets induits par cette pandémie et la mise en œuvre de la feuille de route Togo 2025 ». A souligné le représentant du ministre de l’agriculture, de l’élevage et du développement rural, monsieur KONLANI Dindiogue, Directeur de cabinet.
Par ailleurs, différents projets ont été mis en œuvre avec l’appui des PTF dans le cadre du renforcement de la résilience au niveau national. Ces efforts déployés par notre pays, ont permis de consolider son système alimentaire.
« Les défis majeurs en matière de résilience restent, entre autres, la faible mécanisation et de maîtrise de l’eau, le faible niveau de valorisation des produits agricoles et la faible sécurisation du foncier.
Dans le but d’adresser ses défis et donner une impulsion nouvelle à l’économie togolaise, un plan stratégique Togo 2025 a été élaboré par le gouvernement et encadre les activités de développement dans tous les secteurs avec un accent particulier sur les secteurs agricole et agroalimentaire. » a déclaré monsieur ESSIOMLE Komi Directeur des semences agricoles et plants à travers une présentation faite dans le cadre de cette 37ème session du RPCA.
Les objectifs visés par le plan dans le secteur agricole sont, entre autres, de couvrir de manière durable à 100% des besoins alimentaires par la production locale et de contribuer à améliorer le revenu des producteurs agricoles.
Pour ce faire, un accent particulier est mis sur le renforcement des systèmes de production à travers :
- L’aménagement d’au moins 400 blocs de production d’une superficie minimale de 100 ha sur l’ensemble du pays pour installer les producteurs agricoles vulnérables en l’occurrence les jeunes et les femmes pour atteindre un objectif de 40 000 hectares, en plus des autres types d’aménagement ;
- La facilitation de l’accès aux intrants performants et aux technologies éprouvées ;
- La réalisation de forages et de retenues d’eau ainsi que le déploiement de 40 000 kits d’irrigation à système de pompage solaire en faveur des petits producteurs pour les activités de maraîchage ;
- La réalisation des périmètre irrigués ;
- L’aménagement des zones de production bovine et des plateformes d’élevage d’espèces à cycle court (volaille, petits ruminants etc.) ;
- La facilitation de l’accès au financement à au moins 1million de petits producteurs ;
- L’amélioration du dispositif de contrôle qualité et de certification à travers l’opérationnalisation d’un laboratoire de référence.
Pour réaliser toutes ces actions, indispensables à bâtir un système alimentaire durable l’occasion a été saisie une fois encore, par la partie nationale pour solliciter l’ensemble des partenaires à accompagner le Togo.
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