Lorsqu’un habitat pour animaux ne répond pas aux normes techniques y compris celle de la biosécurité surtout, cela occasionne une forte mortalité dans le cheptel et un faible accroissement des animaux. L’habitat constitue donc le premier facteur de réussite de l’élevage.
Dans nos milieux ruraux, la construction des bergeries et poulaillers adéquats peine à entrer dans les habitudes des éleveurs dont les actions se limitent à une production familiale.
Fort de ces constats et eu égard aux difficultés rencontrées par les éleveurs en milieu rural, le Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP – TOGO) apporte un soutien pour la construction des infrastructures (BTA/PTA) adaptées aux animaux et un appui en noyau reproducteur de volailles et petits ruminants aux éleveurs afin d’améliorer le niveau de production des unités d’élevage. Contrairement aux systèmes d’élevage en plein air, il s’agit ici d’un système traditionnel amélioré où les animaux (poules locales et petits ruminants) sont élevés dans des habitats mieux aménagés construits avec des matériaux locaux et adaptés aux conditions climatiques. Les bergeries traditionnelles améliorées (BTA) et poulaillers traditionnels améliorés (PTA) sont le fruit d’un savoir-faire endogène et des innovations techniques qui permettent de réduire les risques de maladies et le niveau de prédation dans les élevages.
Ces ouvrages à coûts partagés réalisés par le FSRP avec une part de contribution du bénéficiaire, allient respect de l’environnement, bien-être animal, et efficacité économique tout en prenant en compte l’aspect durabilité de l’unité d’élevage.
À ce jour, ce sont 400 ménages d’éleveurs qui ont été renforcés à travers la construction de 176 bergeries traditionnelles améliorées (BTA) et 224 poulaillers traditionnels améliorés (PTA) dans la région des Savanes avec une extension progressive en cours vers les régions de la Kara et de la Centrale, consolidant progressivement un modèle d’élevage plus résilient et durable.
Des appuis complémentaires en noyau reproducteur
En dehors des bergeries et poulaillers, des noyaux reproducteurs de volailles et petits ruminants sont octroyés aux éleveurs pour améliorer les performances des animaux. Au total, 315 noyaux reproducteurs de pintades sont acquis au profit de 45 éleveurs de pintade dans la région des savanes. 179 éleveurs de la même région ont bénéficié de 215 coqs et 1075 poules. 484 Ovins et 220 caprins ont aussi été acquis au profit de 121 éleveurs d’ovin et 55 éleveurs de caprins pour optimiser la croissance, la fertilité et la résistance aux maladies des animaux.
Des histoires vraies de réussite : la parole aux bénéficiaires
Je m’appelle Yalkbir, je vis dans le canton de Bonbouaka.
Il y a quelque temps, j’ai eu la chance de bénéficier de l’appui du FSRP. Ils m’ont offert quatre chèvres
(trois mâles et une femelle) et m’ont aidé à construire ma bergerie moyennant ma petite contribution
pour faciliter les apports en eau, sable et une assistance aux travaux de construction.
À l’époque, je n’avais que trois chèvres à moi. Mais grâce aux animaux reçus du FSRP, mon cheptel
augmente progressivement : je compte aujourd’hui douze (12) têtes parmi lesquelles certaines sont
issues directement des mises-bas des chèvres du FSRP.
Autrefois, mon élevage se faisait dans la maison familiale. Mais, avec le soutien du projet, je dispose
aujourd’hui de mon propre bâtiment dédié à l’élevage. Aussi avec l’accompagnement des agents de
l’ICAT, j’arrive à mieux gérer mon activité.
Grâce à cela, j’ai pu vendre quelques animaux pour relancer mon commerce, payer mes dettes et aussi
soutenir un peu mon mari. Ce projet m’a véritablement aidé.
« À Tabinmong, l’élevage de volaille a changé ma vie »
Je suis éleveur et vendeur de volailles à Tabinmong, dans la région des savanes.
Grâce au FSRP, j’ai pu construire un poulailler moderne et équipé. Le FSRP m’a fourni tout le
nécessaire pour bien démarrer : des poules reproductrices, un coq, des abreuvoirs, des mangeoires,
sans oublier le poulailler lui-même auquel j’ai apporté ma part de contribution pour la construction.
C’est une expérience dont je garde un très bon souvenir, car elle marque un vrai tournant dans mon
activité.
Avant cela, je travaillais avec les moyens de bord sans véritable abri pour les volailles. Pendant la
saison des pluies, l’eau s’infiltrait partout, rendant l’élevage très difficile. Grâce à l’accompagnement du
FSRP, j’ai pu relancer mon activité et produit jusqu’à 300 volailles dont une bonne partie a été vendue.
En ce moment, j’élève plus de 100 adultes et environ 150 poussins.
Aujourd’hui sans vous mentir, ma vie s’est nettement améliorée. J’ai pu commencer la construction de
ma maison, acheter de l’engrais pour mon champ et surtout, subvenir aux besoins de ma famille. Je vis
vraiment mieux qu’avant ! A-t-il conclu.